À la rencontre de Jean-Pierre

Mario N
Mario N

« Participer à ce programme est la meilleure chose que j’ai faite depuis les années 90! J’ai retrouvé une confiance en moi que je croyais disparue à jamais. Je me sens vraiment mieux. »

Originaire du Québec
l’armée

Après une longue carrière dans les Forces armées canadiennes et comme Warrant Officers dans la US Army, je coule des jours heureux d’une retraite bien méritée. Mais l’heure des bilans est peut-être aussi arrivée…

C’est à ce moment précis que la vie me donne une magnifique opportunité : celle de pouvoir participer au Programme de transition des vétérans, le PTV! Pourtant, selon moi, je suis convaincu d’être une personne ne souffrant d’aucun symptôme post-traumatique. Évidemment, comme tous les vétérans, une certaine rage m’habite et il y a certaines choses que je n’ai jamais dites à personne… Mais, bon, tout le monde vit ça, non? Ça ne vaut pas la peine d’en parler? Eh bien, je me trompe sur toute la ligne!

« Le plus étrange en revivant ces souvenirs, ce n’est pas la tristesse ressentie mais plutôt le soulagement et le bonheur de la libération. Comme une manière de respirer plus profondément et de sentir tous ses muscles se dénouer… enfin. »

Bien encadrée par des intervenants attentifs, une poignée de vétérans se réunit dans la nature, dans un lieu calme et propice aux confidences. Tout au long du programme, on décrit les expériences négatives vécues, les bagages qui pèsent de plus en plus lourd sur nos épaules. On raconte, on partage et on décide ensemble, avec nos frères d’arme, quels sont les bagages qui méritent d’être brûlés! Qu’est-ce que l’on met dans le feu ce soir? En entendant tous ces récits, en voyant toutes ces blessures encore à vif et ces hommes meurtris, personne ne peut rester indifférent. Certains participants s’effondrent littéralement, se soutiennent et se consolent réciproquement. Rien que d’y repenser, je sens l’émotion m’étreindre à nouveau, ma gorge se serrer. Le plus étrange en revivant ces souvenirs, ce n’est pas la tristesse ressentie mais plutôt le soulagement et le bonheur de la libération. Comme une manière de respirer plus profondément et de sentir tous ses muscles se dénouer… enfin.

Chaque jour qui passe durant le programme amène des changements visibles chez les participants : l’un affiche un regard plus franc, l’autre une démarche plus assurée, un autre encore semble avoir physiquement grandi! Manifestement, il se passe quelque chose. La première fin de semaine se termine. Chacun retourne chez-soi.

Une semaine plus tard, on revient pour un autre week-end. Après seulement une semaine en tête-à-tête avec soi-même, on peut facilement constater une nette amélioration chez tout le monde. Et moi aussi, je la sens, vraiment. L’effet est indéniable et le bien-être retrouvé tellement apprécié. C’est merveilleux. Mais rien n’est encore terminé, on continue à travailler, à identifier de lourdes valises, à laisser tomber des paquetages inutiles et blessants.

Selon moi, même en allant voir un psychologue, en faisant une démarche personnelle et individuelle, jamais je n’aurais pu atteindre les résultats tangibles et le soulagement que j’ai vécu en participant au programme. Je pense que le fait que j’y sois allé, ça m’a donné une chance de comprendre les autres et ça m’a donné la chance de les aider. C’est aussi ça la force de cette démarche : travailler ensemble pour le bien individuel de tous. C’est pas un peu beaucoup ça, le travail d’un militaire? Et dans n’importe quoi que tu fais dans ta vie, tu peux faire une bonne affaire ou une mauvaise affaire. T’as un choix à faire. Si t’es capable de faire quelque chose qui peut aider quelqu’un, pourquoi tu ne le ferais pas? Fais-le, tu vas voir, ça va t’aider toi aussi!
Tu peux changer des vies pour des gens comme Jean-Pierre